La grêle et la viticulture

četvrtak, 31. oktobar 2013. 12:15, Astra Hotel, Vevey
Govornik(ci): Pascal Forrer, directeur de Suisse Grêle

Ce jeudi 31 octobre, veille de la Toussaint, et jour de l'année où les sonnettes de nos portes sont mises à rude épreuve et où les sucreries coulent à flot, nous n'étions pas très nombreux au lunch. Heureusement, plusieurs visiteurs et invités sont venus renforcer l'assistance.


Une soupe grisonne, un pavé de saumon et une forêt noire ont précédé la conférence de l’orateur du jour : Monsieur Pascal Forrer, directeur de la coopérative Suisse Grêle.
Né à Saint-Gall en 1960, sportif et passionné de montagne, Pascal Forrer est membre de la confrérie du Guillon et préfet du Cotterd de Zürich. Il a étudié les sciences économiques à Lausanne, puis devient élève à la Haute Ecole Internationale de Nice, avant d'ajouter à son palmarès quelques diplômes aux universités de Rotterdam et de Saint-Gall.


Pascal Forrer entre à Suisse Grêle en 1993, y gravit les échelons, puis en devient le président en 2006. Fondée en 1880, cette assurance agricole est une des plus anciennes coopératives de Suisse.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, Suisse Grêle ne protège pas uniquement les agriculteurs contre le risque de grêle, mais aussi de toutes sortes de risques naturels et leurs dégâts aux cultures : sécheresse, inondations, ruissellement, glissements de terrain… Par contre, ses produits d'assurance ne concernent que les cultures agricoles elles-mêmes, pas les bâtiments ou moyens de production.


Trois quart des surfaces agricoles suisses et cinquante pour cent des vignobles sont assurés par Suisse Grêle ! Seule exception : le Valais où pour différentes raisons Suisse Grêle a beaucoup de mal à progresser…


La philosophie de Suisse Grêle ? "Un pour tous, tous pour un !" En tant que coopérative, elle met un point d'honneur à rester proche de ses clients, et de payer aux victimes de sinistres leurs dommages dans l'année. Du reste, en plus des trente-sept employés du Siège et des succursales de France et d'Italie, Suisse Grêle collabore avec environ mille professionnels de l'agriculture, à temps partiel, qui interviennent sur le terrain pour évaluer les dégâts et assister les victimes. L'efficacité est également une valeur essentielle pour Suisse Grêle : la Coopérative peut s'enorgueillir d'un ratio de coûts de fonctionnement inférieur à 16% !


Quels sont les défis de Suisse Grêle ? En premier lieu l'érosion de son CA cette dernière décennie, ce qui a poussé son management à choisir l'option de s'étendre au-delà des frontières fédérales : des succursales ont été ouvertes en Italie et en France, avec une progression impressionnante en Italie depuis 2005.
Viennent ensuite les changements climatiques, qui pensent sur les charges à cause de l'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, L'évolution chaotique des prix des produits agricoles, l'explosion tous azimuts de la réglementation, et enfin la difficulté de trouver de bons placements financiers.


Les motifs d'optimisme existent également… La production agricole mondiale a connu une croissance exponentielle (on estime que la production totale de ces quarante dernières années équivaut à celle des huit mille années qui ont précédé !), mais les potentiels de progression existent encore. Pascal Forrer nous assure que l'agriculture est une branche d'avenir !


Pour l'anecdote, les candidats à l'investissement dans les vignobles devraient retenir ce bon conseil : si vous visez le long terme, ne choisissez pas le Languedoc-Roussillon… Allez plus au nord !


Après la traditionnelle séance de questions/réponses et les remerciements à notre conférencier du jour, notre Président nous a fait part du décès de Madame Michèle Burdet, veuve de notre ami rotarien William Burdet, décédé il y a quelques lustres, qui pour rafraichir les mémoires et informer les jeunes, avait offert à notre club son pupitre de bois légendaire…


Le bulletinier : Miguel Cordas