Association Ailleurs AUSSI "Les réalités amazoniennes"

fimmtudagur, 20. júní 2013 12:15-14:00, Fairmont Le Montreux Palace
Fyrirlesari(ar): M. Jean-Daniel Vallotton, président de la Fondation Almerinda Malaquias
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  • Francis Scherly

L’Association « Ailleurs Aussi » a été créée en 1993 par Jean-Daniel VALLOTTON, l’actuel chef de projet. Elle est basée à Villeneuve. C’est lui qui, avec le premier comité, en a défini les objectifs, à savoir « soutenir et/ou entreprendre des projets d’entraide, de développement et d’éducation à l’étranger en récoltant des fonds et, en vendant les produits fabriqués par les sites de développement ». Son action se manifeste depuis 10 ans exclusivement au soutien d’un centre de formation professionnelle et d´éducation à l´environnement dans la commune (municipe) de Novo Airão sur le Rio Negro dans l’Etat do Amazonas, en Amazonie brésilienne.

 

Historique :
La démarche d’AAA s’inscrit directement dans l’éthique définie par Albert SCHWEITZER (citation : l´erreur de l´éthique a été, jusqu´à ce jour, la croyance qu´elle doit s´appliquer seulement entre les hommes). Les bénéficiaires du/des projets sont sensibilisés au respect de la vie sous toutes ses formes, à la sauvegarde de leurs valeurs culturelles. Notre philosophie s´étend au droit à la connaissance, à la justice sociale pour chaque être humain, soit de manière plus générale à l´application de la Déclaration Universelle des Droits de l´Homme de 1948.
Pour comprendre l'action d'AAA il est nécessaire de la placer dans un contexte géopolitique et socio-économique. Elle s´adresse aux « Caboclos » terme de la langue indigène qui signifie métissage entre le blanc et l´indien. Ces riverains des fleuves amazoniens sont les descendants des seringueiros, les récolteurs de la sève des hévéas durant le boum du caoutchouc amazonien entre 1860 -1918. Aujourd´hui les caboclos délaissent de plus en plus leur mode de vie traditionnel (chasse, pêche, cueillette sylvestre) attirés par le modernisme et les facilités des villes en développement.

Mal préparés à ce changement radical, ils rencontrent de grandes difficultés à s´intégrer à une réalité économique basée sur la consommation. Ces nouveaux citadins, par nécessité de survie sont une main d´oeuvre corvéable à merci et ont souvent recours à des activités illégales comme le braconnage, les chantiers forestiers clandestins, le trafic de drogues. Le municipe de Novo Airão, avec une superficie de 37'770 km2, est une particularité régionale puisque le 85% de son territoire est divisé en zones de protection totale ou partielle de l´environnement. Cette préservation a commencé en 1980 par la création du parc national du Jaú (le plus grand d´Amérique Latine à l´époque) et la station écologique des Anavilhanas (un archipel de 400 îles, classé patrimoine mondial de l´humanité par l´Unesco). Elle a suivi avec la délimitation de parcs d´états, d´aires d´usage limité et de la réserve indigène Waimiri-Atroari. Le gouvernement, dans son effort de protection de l´environnement, a toutefois omis l´aspect social, soit des conséquences négatives pour les habitants de la région. Contexte socio-économique : 1980 marque l´expulsion des habitants qui vivaient depuis des décennies dans les territoires devenus réserves et l´interdiction de commercialiser ou troquer leurs produits de chasse et de pêche, pratique séculaire, permettant l´acquisition de produits de base comme le café, le sel, le sucre, les vêtements, etc.. Non seulement on a déraciné, parfois par la force, des familles nullement responsables de déforestation ou autres calamités, mais on les a aussi privées de moyens de subsistance. Dès lors le déséquilibre économique et social intervenu n´a jamais été résolu. La pression en faveur de la préservation de l´environnement a mis fin aux activités économiques principales de Novo Airão : la construction navale et l´exploitation forestière. Sans appui financier du gouvernement, sans orientation les petites entreprises et petits propriétaires n´ont pas pu se remodeler aux lois en vigueur et se maintenir. Il en a résulté une perte importante d´emplois au moment de la plus forte croissance populationniste du municipe. A lafin 2009 la population urbaine avoisine les 16.000 âmes alors qu´elle en comptait environ 5.000 en l´an 2000. Le manque de débouchés économiques se traduit par l´augmentation des problèmes sociaux, principalement au niveau des adolescents. La drogue, l´alcoolisme, la prostitution sont des indices en croissance importante contribuant à une violence et une insécurité générale qui devient endémique. Le pourcentage des activités illégales augmente sans cesse causant un préjudice important à l´environnement notamment avec la commercialisation des espèces en voie d´extinction. C´est dans ces réalités que AAA s´investit afin de trouver des solutions viables alliant l´éducation, la formation professionnelle, l´ouverture à de nouveaux marchés tout en motivant la préservation pour la forêt d´Amazonie, un régulateur climatique, qui doit rester sur pied à l´heure où les effets du réchauffement global sont de plus en plus menaçants.


Cette association travaille en outre sur plusieurs axes :
Trois thématiques distinctes, mais indissociables pour la réalisation des objectifs :


L´économie familiale : formation professionnelle, gestion participative, ouverture de marché
 Education: alphabétisation écologique, gestion de l´environnement, citoyenneté
 Usage correct des ressources naturelles : législation, planification d´exploitation, création de pépinières, permaculture.


Divers projets sont en fonction, à l’état de pilote ou en voie de concrétisation :
 Centre artisanal
 Ecole de menuiserie (école familiale)
 Atelier des enfants (éducation, morale & éthique)
 Programme Profuturo (éducation pour les adolescents)
 Atelier de papier recyclé
 Centre Ekobé (usage correct des ressources naturelles)

Votre bulletinier : Jacques Blank
 

Documents joints