Les préparatifs de la Fête des Vignerons

jueves, 3 de abril de 2014 12:15, Fairmont Montreux-Palace
Orador(es): Rot. François Margot, Abbé-Président de la Confrérie

Notre lunch a débuté par un moment d’émotion à l’annonce par notre président Maurice Neyroud du décès de notre ami Anton Van Waay. Un homme sympathique et discret, ayant beaucoup donné à notre club, et pour lequel les mots « servir d’abord » prenaient tout leur sens.

Après ce moment de recueillement, nous avons bénéficié de la part de Sebastien Muller d’un court rapport du Comité Actions. Nous avons ainsi pris connaissance des trois projets retenus pour être présentés au District afin d’obtenir un soutien du Rotary. Il s’agit de projets concernant les Philippines (reconstruction suite au typhon Haiyan), Madagascar (qualité de l’eau) et l’Afrique du Sud (éducation dans les townships).

Puis notre président nous a présenté l’orateur du jour, en la personne de François Margot, Abbé-président de la Confrérie des Vignerons et à ce titre pilote du vaisseau de la prochaine Fête des Vignerons, dont les dates sont pour l’instant fixées du 26 juillet au 11 août 2019.

Un repas excellent, préparé au pied levé par la brigade du Montreux Palace, précéda la conférence de M. Margot, intitulée « Une fête des vignerons première du genre au XXIème siècle - Un défi à relever ».
Ce fut tout d’abord un véritable tableau de l’évolution à travers les siècles la Fête des Vignerons. Première étape : le rappel de la raison d’être de la Confrérie des Vignerons. Dans une Vevey entourée de vignes, il s’agissait de contrôler la qualité du travail du vigneron-tâcheron dans les vignes, de la taille à la récolte. En 1770, on décida de passer de l’ancien modèle, basé sur la réprimande, à un nouveau modèle basé sur la récompense.

C’est ainsi qu’est née en 1797 la Fête des Vignerons : une parade, suivie du couronnement solennel des meilleurs ouvriers devant un public de 2000 personnes ayant payé leurs places, sur une estrade construite pour l’occasion. Les premières fêtes étant déficitaires, il fallait attendre que la société des vignerons se refasse une santé financière avant de pouvoir envisager la suivante… ce qui explique le long délai entre les éditions successives : 1819, 1833, 1851… Première édition dégageant un bénéfice : 1865.
Quelques chiffres : entre 1819, et 1999, le nombre de places passe de 2000 à 16000, le nombre de représentations de 2 à 15, le budget de 16’000 francs à 54 millions, le prix des places de 1-3 francs à 65-250 francs.

Au fil des décennies s’est également constitué le socle de traditions de la Fête des Vignerons, véritable millefeuille culturel : la mythologie avec Cérès et Palés, symboles de liberté, les références au bund fédéral, les Cent suisses, à l’origine une véritable police de la manifestation, les armaillis, le ranz des vaches, etc.
Vint ensuite un exposé au cours duquel l’Abbé-président leva un coin du voile sur quelques éléments de la future fête des vignerons.

Comme chacun sait, son concepteur fut désigné le 14 mai 2013 en la personne du tessinois Daniele Finzi Pasca, également auteur des cérémonies de clôture des Jeux Olympiques de Turin et de Sotchi, et habitué à ce titre à travailler avec des acteurs amateurs.

Concernant l’incarnation artistique, nous avons ainsi appris que la Fête sera plus émotionnelle qu’intellectuelle, qu’il s’agira d’un travail collégial, non la seule réalisation d’une vision personnelle, et qu’un soin tout particulier sera apporté à la qualité du son.

Concernant l’organisation opérationnelle, la philosophie contrastera avec l’édition de 1999. La Confrérie des Vignerons ne se contentera pas cette fois de donner mandat à un prestataire pour l’organisation de la Fête, mais restera très présente dans tous les processus, comme en témoigne l’organigramme complexe brièvement présenté.

Actuellement, printemps 2014, les dossiers en cours sont le lieu scénique, ainsi que les enjeux littéraires et musicaux. Un des défis à relever sera celui de la maîtrise du budget. Il devra être plafonné pour rompre avec la quasi-règle du doublement entre chaque édition. En plus de la billetterie (85% du budget) et du sponsoring (10 millions en 1999), la Confrérie ne peut en effet compter que sur ses fonds propres (environ 15 millions de francs). C’est ainsi que la fabrication des costumes sera délocalisée en Asie…

On se réjouit d’avance de cet événement hors du commun !

Les acteurs et chanteurs amateurs sont prévenus : il faudra patienter jusqu’en 2017 pour se porter candidats…

Le bulletinier du jour : Miguel Cordas.